Kristel et ses secrets : quand écrire le mot fin ?

Bonjour toutes et tous !

Un livre est-il jamais fini ? A chaque relecture je trouve des phrases à modifier, des idées à insérer. Les personnages sont devenus vivants, ils m’envoient des messages d’une version provisoire à l’autre. Ils s’étoffent, deviennent plus complexes ou plus limpides. En quelques mots une scène peut changer de sens. Avant la publication de Kristel j’avais fait lire à une amie (Tina…) la version que je pensais définitive. Une de ses remarques m’a fait déchanter : « ta Kristel je ne l’aime pas ». Et cette amie de citer une scène précise, arguments à l’appui. J’ai relu le passage, et oui, effectivement je pouvais faire mieux. Avec de petits changements Kristel est apparue sous un autre jour, collant mieux avec son histoire.

Ce qui m’amène à une autre question : notre personnage principal doit-il être « aimable » ? Doit-il être formaté pour plaire au plus grand nombre ? Pour moi, pour mes histoires, la réponse est clairement non. Kristel n’est pas une sainte, elle a ses défauts et un caractère bien trempé. Elle est aussi généreuse et cohérente. Une personne m’a dit ce printemps qu’elle n’était qu’une petite bourgeoise friquée. Cette remarque sent bon sa lutte des classes et son dogmatisme. Rappelons d’abord que Kristel est une héroïne de papier, pas une femme politique vivante. Je l’ai créée dans un univers aisé, elle n’est pas Cosette, certes, mais elle est lucide et n’hésite pas à aider les restos du cœur.

Comment finir une histoire ? La première version se terminait lors de ses 40 ans. C’était un peu court, une deuxième fin s’est imposée, bien plus tardive. Et si je reprenais le roman, il y aurait sans doute d’autres chapitres entre ces deux dates. Les vrais héros ne vous lâchent jamais ! Peut-être reviendra-t-elle un jour grâce à la plume de Pierre ?

Finalement écrire c’est sans FIN.