Les autistes des transports en commun!

Bonjour à tout le monde,

Du matin au soir, nous les voyons les écouteurs sur les oreilles, du petit modèle quasi invisible au casque ouvert monstrueux, colorés, à la mode, et pas forcément mélodiques. Musique, jeux, films, tout y passe. Leur but ? S’isoler du monde, devenir autiste le temps du trajet. Surtout ne pas parler aux autres, ne pas même les voir. « L’enfer c’est les autres » (Sartre). Ils sont assis ne remarquant pas la vieille dame ou la femme très largement enceinte, là sous leur nez. N’oublions pas le regard mauvais qu’ils lancent quand un autre voyageur envisage de s’asseoir à côté d’eux, sur le siège occupé par leur sac ou sacoche. Etre obligé de pousser ses affaires, quel drame des temps modernes !

Ils se lèvent du wagon, bousculent ceux qui n’existent pas, traversent les trottoirs et les rues sans rien entendre, et au final prennent l’ascenseur sans dire bonjour. Et c’est seulement dans leur bureau, refuge de leur intimité, leur second chez eux, qu’ils quittent leur oreillette.

Pourquoi fuir le monde ? Est-ce de la peur ? Du mépris ? Une indifférence forcenée ? Ou l’égoïsme absolu de notre époque ?

S’isoler pour ne pas parler, ne pas être dérangé ; Rester en tête à tête avec soi. Ils oublient que l’enrichissement c’est les autres, le plaisir c’est les autres.

Devinez comment j’’écris ce texte. Dans le train, un casque sur les oreilles, en écoutant Lynyrd Skynyrd. Aïe, pincé !!! C’est grave docteur ? Pas trop car dès que le train s’arrête je range le casque et reprend la vraie vie. Avec les autres.