Au bout de quelques pages, et jusqu’à la fin du roman, je me suis posé une question : est-ce bien Fred Vargas qui a écrit cette histoire ? La Fred Vargas de « l’homme à l’envers », de « l’homme aux cercles bleus », de « sous les vents de Neptune », de « quand sort la recluse », même si cette dernière me semblait un ton en dessous.
Bien sûr tous les personnages sont là, Adamsberg en tête d’affiche. Les autres sont de petits seconds rôles, avec une mention plus pour Retancourt qui a droit à quelques scènes d’action. Danglard, si présent d’habitude, fait de la figuration. Peut-être parce que le bureau de Paris ne sert que pour résoudre à toute vitesse une première énigme, comme pour s’en débarrasser.
L’intrigue se passe en Bretagne, c’est une bonne histoire policière, mais il manque tout le côté surnaturel et ésotérique qui donne tant de charme et mystère aux autres œuvres de l’auteure.
Bref, presque tous les ingrédients sont là, mais la sauce prend mal et manque singulièrement de piquant. D’autant que le style est banal, peu accrocheur. Un peu comme si ce livre était un pastiche sérieux écrit par une intelligence artificielle peu évoluée. Ce n’est pas mauvais, mais c’est fade.
Et puis, à mon grand regret, Camille ne réapparait toujours pas. L’auteure l’a escamotée il y a plusieurs tomes, c’est dommage, elle ajoutait une bonne dose de vécu, comme dans « l’homme à l’envers ». Mais c’est vrai, l’écrivain fait ce qu’il veut de ses personnages ! Et il a ses raisons que le lecteur ignore.
En conclusion, « sur la dalle » n’est pas un mauvais livre, mais c’est un Fred Vargas un peu faiblard. Il permet quand même de passer un moment agréable de lecture. En attendant le grand réveil.
Régis, 11/07/2023